L’une est Française, l’autre est Belge. A 31 et 29 ans elles partagent toutes les deux un rêve un peu fou : faire le tour de l’Amérique latine pour rencontrer l’enfant qu’elles ont décidé de parrainer en Bolivie. Le Magazine du Voyageur vous emmène à la découverte du projet Trip & Troc !

Tout plaquer pour partir à l’autre bout du monde réaliser votre rêve, vous y avez déjà pensé ? Et bien Clémence et Julie l’ont fait. Pendant 8 mois, elles vont parcourir l’Amérique latine, du Panama à la Bolivie, en faisant du troc. L’objectif : économiser un maximum d’argent sur leur budget de 10 000 euros pour pouvoir parrainer un enfant à la fin de leur voyage grâce à l’association PLAN.

Le moyen : échanger le logement, la nourriture, les transports contre n’importe quel service. Donner un cours d’anglais, nettoyer un véhicule, repeindre une maison, tout est bon pour troquer, échanger et économiser. Le bonus : vivre un voyage passionnant fait de surprises et de rencontres !

Clémence nous en dit un peu plus sur l’aventure Trip & Troc.

• Comment Julie et toi vous êtes vous rencontrées ?

Nous nous sommes rencontrées en Martinique quand nous vivions là bas toutes les deux. Depuis, je suis partie en Australie mais elle y est restée. Un jour un ami m’a appelé pour me demander d’accueillir une amie à lui qui s’installait en Martinique. J’ai dit oui, bien sûr. Le jour de l’arrivée de Julie, je travaillais en tant que journaliste et je devais assister à un combat de coq. C’est donc là bas qu’elle m’a retrouvé… La situation était drôle et ça nous a aidé à sympathiser. On se ressemble beaucoup donc ça a tout de suite collé entre nous.

• Le projet Trip & Troc a-t-il vu le jour immédiatement ?

Au bout de trois mois, nous parlions déjà d’aller ensemble en Amérique latine mais sans grand projet derrière. Chacun avait ses projets mais à force de nous envoyer des emails et de nous rappeler ce “rêve”, on a finalement franchi le pas. Mais le projet Trip & Troc a mis un an à voir le jour. Nous étions tout de suite d’accord sur la destination mais il n’était pas question de partir sans un projet. Nous ne voulions pas seulement voyager. Nous voulions un projet qui nous permette d’aller au contact de la population.

• Pourquoi avoir choisi l’Amérique latine pour ce long voyage ?

Je ne saurais pas dire pourquoi mais j’ai toujours rêvé de l’Amérique latine. J’ai déjà beaucoup voyagé mais comme ce continent me tenait plus à cœur, j’ai voulu le garder de côté pour le jour où je pourrais faire ce voyage dans les meilleures conditions. Là nous avons préparé quelque chose de très bien, qui va durer plusieurs mois avec une superbe expérience à vivre.

• Tout votre projet est basé sur le troc et l’échange pour vous pousser à aller vers les gens. Pourquoi ce désir de rencontres avec la population locale ?

J’ai toujours considéré que c’était la seule manière de voyager. Je crois que si j’avais été un homme, je serai partie il y a longtemps toute seule faire un tour du monde. Mais le fait d’être une femme m’a toujours un peu retenu. Les limites du risque sont différentes. Cette fois, nous partons avec de l’argent mais l’objectif est de profiter de nos échanges pour faire des économies et en garder pour parrainer un enfant. Cette idée doit nous amener à vivre des situations non pas dangereuses mais surprenantes. On a toutes les deux envie de dépasser un peu les limites du raisonnable.

• Voyager simplement, à la rencontre de la population, pour une longue durée…Ce sont des tendances de voyage de plus en plus suivies. Est-ce quelque chose qui vous ressentez ?

En effet je crois que c’est devenu une véritable tendance. Pour ma part, j’ai toujours été attirée par ce type de voyage. Un jour à l’université, j’ai rencontré une fille qui avait elle aussi envie de voyager le plus simplement possible. On a donc acheté trois billets Ryanair pour aller en Italie, en Espagne puis rentrer en France. Le premier soir, nous avions dormi dans une auberge de jeunesse mais rapidement nous nous sommes faites héberger chez l’habitant. Dès le lendemain, nous étions dans une association de gens complétement décalés pour aider les sans papiers en Italie…Tous le voyage s’est fait comme ça, de surprises en surprises. Je crois que j’avais déjà le goût pour cette façon de voyager et que ce séjour n’a fait que confirmer cette envie de simplicité.

• Vous n’avez jamais voyagé toutes les deux. N’appréhendez-vous pas de passer huit mois ensemble ?

Il est sans doute impossible que cela se passe parfaitement pendant tout le voyage. En amitié comme dans un couple, la cohabitation est parfois difficile. Mais je crois que l’on a toutes les deux une véritable joie de vivre et une facilité à accepter les différences de l’autre qui vont nous aider. Nous sommes aussi capables de nous dire les choses très franchement. Enfin, comme nous serons très occupées avec notre blog et nos vidéos, nous n’aurons pas le temps de nous ennuyer.

• Vous connaissez vos points de départ et d’arrivée mais, entre les deux, à quel point votre voyage est-il organisé ?

Je n’ai jamais vraiment organisé mes voyages. En fait, j’ai toujours attendu d’être das l’avion pour ouvrir mon guide…Mais là j’ai encore envie que ce soit différent. Je préfère être dans un village perdu où il n’y a rien à voir mais des gens à rencontrer que dans un ville avec plein de monuments mais personne avec qui échanger !

Pour en savoir plus sur le projet TRIP & TROC : le site internet, la page Facebook et le site Action Caméras.

Consultez la source sur Liligo.fr: TRIP TROC l’échange au cœur du voyage