On dit que tous les ports se ressemblent. Les mêmes bateaux qui s'affaissent sous le poids des conteneurs. Le même lichen qui s'accroche aux gros anneaux d'oxyde. Le marnage que l'on devine à la longueur des algues sur les parois des môles. Le camaieu de rouille. Le sentiment aussi que rien n'est jamais neuf, que la rouille irise l'air et comme un tétanos se répand sur les quais à l'heure du crépuscule.

Extrait La disparition de Jim Sullivan, Tanguy Viel