La saison 2012 a commencé tôt cette année, avec l’arrivée d’un photographe pro : Nicolas Orillard, dont vous pouvez découvrir le superbe travail sur http://www.nod-photography.com

 

Nicolas est un homme de terrain. Lorsqu’il nous a demandé à venir pendant la période des neiges, nous étions un peu réticents car c’est une période très difficile. La progression en forêt est très ardue ; s’enfoncer jusqu’au nombril est normal. Les attentes sont longues car les loups sont très méfiants. 

Nicolas nous avait dit qu’il n’y avait pas soucis et qu’il allait gérer ces difficultés avec le sourire ; on peut dire qu’il ne nous a pas menti. 

C’est là que d’avoir un pro fait la différence. Nicolas savait à quoi s’attendre et avait déjà connu des  situations très difficiles. Une excellente condition physique, un humour totalement décalé et un immense talent ont fait de ce safari photo un excellent moment, tant pour nous que pour lui.

Illustration immédiate en vidéo ; 8h dans un affut, pas -14 degrés, en gardant le sourire. 

Notre première cible photo fut un troupeau de bisons sauvaged’Europe, le Bison bonasus.

Comme vous le savez sans doute, j’affectionne les grosses bestioles  car elles offrent l’opportunité de travailler dans un axe « portrait », afin (de tenter) de capturer leurs regards et pensées.

Avec le bison, j’ai été servi, puisqu’il s’agit du plus lourd mammifère d'Europe. Il est relativement immobile, ce qui facilite le travail photographique. Je dis bien relativement, car si l’on s’approche à moins de 100 mètres, le troupeau s’éloigne. 

N’imaginez pas que les bisons sont de gros lourdeaux ; le bison d'Europe est un animal rapide pouvant franchir des obstacles et faire des bonds de trois mètres de long. 

Le bison d'Europe, qui se rencontrait autrefois dans toute l'Europe, avait totalement disparu des forêts en 1942. Sa raréfaction fut sans doute l'effet du développement des cultures et de la régression des forêts. La Première Guerre mondiale lui porta un coup fatal. Les quelques spécimens qui subsistaient dans la forêt de Bialowieza, au cœur de la Pologne, disparurent en 1921 et ceux de Kouban, au Caucase, dès 1919. Une société internationale pour la protection du bison fut créée en 1923 à Paris pour rechercher les derniers spécimens (une quarantaine) existant encore dans des zoos. On ouvrit un livre des origines et on sélectionna les animaux conformes aux critères de la race. Puis on enferma dans un enclos de soixante hectares, dans la forêt de Bialowieza, un mâle et deux femelles. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, l'espèce paraissait sauvée. Mais les hostilités précipitèrent la fin de cet important noyau et le dernier bison sauvage fut abattu en 1942. Les réserves créées par le gouvernement polonais, dans la forêt de Bialowieza, et par le gouvernement allemand, à Berlin, Waren, Boitzenburg et Wilhelmsthal, furent plus ou moins anéanties. (Source : Encyclopédie Larousse)

Dès 1945, l'élevage reprit en prenant bien garde à sélectionner des spécimens de race pure et à éliminer les hybrides issus de croisements avec l'espèce américaine pratiqués par certains zoos. En 1956, des bisons furent réintroduits dans la forêt de Bialowieza, puis dans d'autres régions de Pologne.  Aujourd'hui, grâce à l'introduction ou à la réintroduction de spécimens préservés dans des zoos, il vit de nouveau dans plusieurs pays de l’est, dont la Roumanie. 

Malgré les mesures de conservation, l'espèce reste menacée : classée dans la catégorie « en danger » par l'U.I.C.N. depuis 2000, elle est disséminée et les populations isolées risquent de souffrir de problèmes génétiques dus à la consanguinité.  

Autre soucis expliqué par le garde qui n’a accompagné pendant le safari photo, c’est le rythme de reproduction lent du bison. En effet, le bison ne vit que 15 ans en troupeau. Il finit sa vie isolé et meurt vers 20 ans. Le bison est adulte vers 5 ou 8 ans. Là commence sa vie sexuelle. Une bisonne à l’état sauvage ne se reproduit que tous les 4 ans. En clair, cela veut dire qu’une bisonne ne produira au mieux que 3 portées dans toute sa vie, ce qui est fort peu.

La réserve où nous nous trouvions comptait +/- 47 bisons pour 154 hectares. La réserve est protégée des chasseurs par des clôtures. Il est interdit de pénétrer à l’intérieur de la réserve (même si nous avons pu bénéficier d’une autorisation spéciale, à titre exceptionnel). Les affûtsphotos se trouvent le plus souvent en hauteur (au-dessus des grillages) en bordure de la réserve.

L’hiver fut rude en Roumanie, vraiment très rude. 

Nous avons bravé la neige et les forêts pour juste apercevoir… les fesses de trois loups ! Pas de photo donc, mais beaucoup de belles rencontres en chemin ; cervidés, sangliers, buses, etc.

Nous avons pu assister au réveil des ours. 

Nous avons vu deux jeunes mâles (enfin supposés mâles) et une oursonne accompagnés par deux oursons.

J’ai pu une fois de plus être impressionné par la rapidité de l’ours. L’un de ceux-ci nous a en effet repéré et s’est enfui dans la neige. Il était étonnant de constater sa vitesse de course après une période d’hibernation dont il ressortait naturellement affaibli.

Niveau photo… J’ai foiré mes réglages ! Je n’ai donc rien à vous montrer ! 

Sans doute qu’en surfant sur le site web de Nicolas Orillard, http://www.nod-photography.com/ , vous découvrirez d’ici peu ses photos à lui qui elles furent réussies.

Nous avons également fait découvrir à Nicolas les volcans deboue et mine de sel ; activités devenues un passage obligé lors de nos safaris photos et qui rencontrent à chaque fois un franc succès.

Nicolas avait exprimé l’envie de faire des portraits. 

J’ai donc conduit en quad, en pleine montagne, dans des chemins noyés de neige, notre courageux Nicolas, à la rencontre de bergers qui vivent en autarcie, dans des conditions vraiment très difficiles.

Un fois de plus, l’hospitalité roumaine fut exceptionnelle. Nous fûmes accueillis à bras ouverts par des gens à la générosité sans borne. 

Nicolas fut réellement ému par cet accueil et ces rencontres. Il fit une série de portraits grandioses, vraiment ! 

J’espère qu’il les postera prochainement sur son site web ou que vous aurez le plaisir de découvrir cela dans une de ces prochaines expos.

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