Le voyage occupe une grande place dans ma vie. Et cela depuis plus de 10 ans. Si l’ailleurs m’attire depuis longtemps, je suis malgré tout une personne qui reste très attachée à ses racines et à son petit coin de France. Un coin de campagne qui a parfois des allures de paradis.
Bref, les deux ne sont pas du tout incompatibles, vous en doutez ?
Une vie normale
Mes racines se situent dans un petit village de l’Ardèche verte, à 15min au sud d’Annonay. Un paysage de vertes collines sur le plateau ardéchois, à 2O min de la vallée du Rhône.
Préaux est un village de 6OO habitants jugé sur une colline au pied des montagnes ardéchoises. La nuit, les lumières de la « ville » d’Annonay occupent l’horizon. Ici, la Voie Lactée s’admire. Tout autour, c’est un paysage de moyenne montagne, de champs et de forêts. Un sommet surplombant le village cache un vieux château en ruines. Parfois, par temps claire, il est possible de voir les Alpes.
C’est là que j’ai grandi et que j’ai passé le plus clair de mon temps jusqu’à 18 ans. Durant mes études à Grenoble, je revenais très souvent les week-ends durant les premières années. Je me souviens d’un prof d’histoire en fac qui disait, un brin moqueur « ah ces ardéchois, il faut toujours qu’ils rentrent le week-end dans leur village ! ».
Quand je reviens, après un long moment comme ce fut le cas dernièrement, l’impression de retrouver mes racines est toujours forte. Elle le fut encore plus cette fois-ci après un an ailleurs. Plus je prends des années et plus cette impression est forte en vérité.
En mai, lors de mon retour sur mes terres, ce fut même un moment plutôt émouvant. Une impression d’être chez soi bien sûr. Ce sont des souvenirs qui reviennent à chaque coin de rue, ici devant cette croix, j’attendais le bus, là, j’ai fait une chute en vélo, ici, ce fut la première fois où je me pris une cuite, etc…
C’est aussi des sons. Le bruit si particulier que fait la porte du garage qui se referme. Ou encore le bruit des coucous qui vous réveille les matins d’été lorsque votre fenêtre est restée ouverte. C’est aussi les cloches de l’église, un bruit qui disparait dans nos sociétés urbanisées.
C’était aussi parfois, le week-end, le réveil rapide pour aller admirer des montgolfières, qui parties d’Annonay,(berceau de l’aérostation), se dirigeaient souvent vers le village. Parfois, elles le survolaient ! Avec ma voisine, nous prenions alors nos vélos pour découvrir dans quel champ le ballon allait atterrir !
J’ai eu une enfance heureuse. Mes parents, ouvriers très modestes, ont fait le choix de rester à la campagne. Heureusement ! Je n’aurais pas eu cette qualité de vie. Grandir à la campagne a beaucoup d’avantages. C’est la nature présente, les parties de luges l’hiver dans les champs, les ballades en vélo sur les chemins du canton, les cabanes dans les arbres, les amis d’enfance etc.
Ma grand-mère, décédée durant mon voyage, habitait juste à côté, c’était les chocolats chauds pris devant les Mystérieuses Cités d’Or et autres.
Mes voisines, de vieilles filles, tenaient une épicerie juste à côté. Je passais souvent les voir, et je repartais avec dans les poches quelques bonbons. Fan de lecture, je dévorais leur stock de livres. A tel point qu’elles m’abonnaient toujours à un magazine de chez Bayard Presse, et je guettais alors le facteur, espérant le dernier numéro !
La vie à la campagne, c’est aussi une certaine simplicité de vie. Peu de crainte au niveau de la sécurité pour les enfants, des jeux et des occupations gratuites dans la nature. Et puis, peu de comparaison et de jalousies, tout le monde est à peu près égal dans ce monde-là. La société de consommation y est moins féroce.
C’était ma vie. Et cela reste une partie de moi. Grandir dans ce milieu m’a appris une certaine simplicité (que j’ai ensuite poussé vers un certain minimalisme) et un certain recule.
Il est vrai que l’expression « ardéchois, cœur fidèle » a sans doute un fond de vérité:-) .
Et pourtant, depuis 10 ans, je ne cesse de bouger. J’ai toujours cette envie de voir le monde et de découvrir.
Des racines et des ailes.
Je ne vais pas poursuivre ici dans une apologie de la vie au vert. Je voulais dans cet article mettre l’accent sur ce sentiment qui peut prendre certains gros voyageurs lorsqu’ils reviennent chez eux.
Un premier degré, c’est bien sûr lorsque vous revenez dans votre pays, en France. Cela concerne beaucoup de monde, hormis peut-être ceux qui ne sont jamais restés très longtemps dans un pays. Mais ceux-là sont rares !
Lorsque vous passez une grande partie de votre vie dans un même lieu, une ville ou un village, c’est encore un degré supérieur. Un attachement à ce territoire s’est créé. Un lien s’est formé. C’est ce qui s’appelle avoir des racines.
Attention, avoir des racines et prendre racines sont deux choses différentes bien sûr !:-).
Or, je suis attiré par l’ailleurs comme vous le savez. J’aime voyager, découvrir d’autres cultures. Quand je reviens dans mon village natal, je me sens un peu écartelé entre ces deux extrêmes. Pour autant, ces deux extrêmes sont compatibles. C’est d’ailleurs, peut-être, grâce au fait que j’ai des racines, que je peux voyager autant. Cela peut avoir un côté rassurant par exemple.
Je sais que certains n’ont pas vraiment de racines, dans le sens où ils ont toujours beaucoup bougé, suivant leurs parents. Quand j’en rencontre, je les interroge sur leurs impressions. Ils me disent que non, ils n’ont pas ce sentiment d’avoir des racines. Cela n’a pas l’air de leur manquer. Et, bien sûr, ce sont des personnes équilibrées.
C’est donc quelque chose qui n’est pas nécessaire à nous humain. Pourtant, c’est un sentiment, agréable, qu’ils ne peuvent ressentir. Et ce que nous ne connaissons pas ne nous manque pas en fait.
Qu’en pensez-vous ? Vous sentez-vous aussi à la fois très attaché à un lieu tout en rêvent d’ailleurs? Comment gérez-vous cela ?
J’aimerais vraiment avoir votre sentiment sur cette question !
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