Une évidence non ? Le voyage est une activité humaine et en tant que telle, elle engendre de la pollution. Oui, mais encore ?
Voyage et écologie
Comme je le dis souvent sur ce blog voyage, le voyage offre de nombreuses richesses. Voyager apporte beaucoup. Un des avantages du voyage, je trouve, c’est qu’il permet de se rendre vraiment compte de la beauté de notre planète, et de sa fragilité. En effet, en voyageant un peu partout dans le monde, vous vous rendrez compte des destructions que cause l’homme.
En tout cas, ce fut le cas pour moi. Avant de commencer à voyager, je n’étais pas spécialement sensible au problème écologique. Vivant en France et ayant grandi à la campagne, ce ne fut pas un problème concret pour moi. Par contre, mes voyages m’ont montré les dégâts visibles de la pression humaine. Je pourrais vous citer la pollution de Lagos au Nigéria, les décharges à ciel ouvert en Afrique ou en Inde, les cours d’eau polluée d’Europe de l’Est, etc. La plongée en voyage m’a appris les dégâts déjà visibles de la pollution marine et du réchauffement climatique. La protection du littoral, c’est un des nombreux enjeux écologiques.
Surtout, c’est le comportement quotidien de la majorité des habitants de cette planète qui peut paraitre choquant à bien d’autres nous : le fait de jeter par terre n’importe quel déchet. Je sais bien que c’est un manque d’éducation et un problème de culture, pour autant, cela me fait toujours réagir.
Il y a d’ailleurs de quoi être pessimiste quand on pense au comportement de la majorité de nos semblables. Ne serait-ce que pour ne plus balancer un papier sur le trottoir, il va sans doute falloir plusieurs générations pour que cela change.
Ce fut d’ailleurs après mes premiers longs voyages que j’ai adhéré à Greenpeace. Une envie de contribuer modestement à changer les choses. C’est si peu.
La pression touristique
Le tourisme est une des plus grosses industries au monde, et elle ne connait pas la crise. Chaque année, il y a de plus en plus de touristes de par le monde. Comme toute activité humaine, cela engendre une pollution plus ou moins directe.
Bien sûr, le pire se retrouve dans les lieux touristiques prisés qui concentrent une foule humaine sur un petit espace. La pression humaine y est supérieure à ce que l’écosystème peut encaisser. En mer Rouge, en Egypte, la plongée est à ce point développé qu’elle endommage certains sites. Je vous avais aussi parlé du cas de l’invasion du poisson scorpion dans les Caraïbes. Ce poisson venant d’Asie, par la faute de l’homme, a envahi les fonds marins de la région, posant un problème pour la diversité de la vie marine. Des villes comme Cancún provoquent une pollution du littoral marin.
La majorité du tourisme mondiale se résume à cela : tours organisés, villes touristiques, grand complexe hôtelier. Le voyage en indépendant engendre sans doute moins de dégâts. Un petit hôtel familial dans un coin peu touristique n’engendre pas la même empreinte écologique qu’un grand hôtel international. De plus, ceux-ci provoquent d’autres dégâts. En effet, dans les pays du Sud, des paysans, des populations locales sont parfois chassés de leurs terres par des promoteurs immobiliers, parfois par des moyens plus ou moins légaux.
Voyage en avion et pollution
Kalagan, sur son blog éponyme, m’a fait remarquer que je parlais beaucoup du voyage en avion dans mon dernier guide « Voyager avec 20€ par jour ! ».
En fait, je ne suis pas spécialement fan du voyage en avion en tant que mode de transport.
Il est vrai que l’avion a ceci d’incroyable qu’il peut vous permettre en quelques heures de passer entre deux mondes, entre deux cultures aux antipodes l’une de l’autre. En 48 heures, vous pouvez vivre le choc culturel : connaître la frénésie d’une ville comme New York, vivre un remake de Lost in Translation à Tokyo et vous perdre dans les faubourgs de New Delhi en Inde. C’est tout de même incroyable non ?
D’un autre côté, le voyage en avion tue une certaine idée du voyage. Le voyage, c’est avant tout le chemin pour se rendre d’un point A à un point B non. Le voyage, c’est ce temps savoureux que l’on passe sur la route. Ce sont ses rencontres, ces étapes, ce paysage qui défile qui font la matière savoureuse d’un voyage. Nul besoin d’un tour du monde pour cela. Un simple road trip ou un voyage terrestre le permet. Les voyages par la route restent pour moi mes meilleurs souvenirs de voyage. Je me souviens notamment d’une traversée de l’Afrique de l’ouest en moto et d’un Grenoble – Sébastopol dans une vieille 205, mémorable !
L’avion oui pollue. En 2000, l’aviation commerciale a représenté 2,5% des émissions mondiales de Dioxyde de carbone (C02)dues aux activités humaines.
Il faut savoir qu’un aller-retour Paris-New-York, c’est l’équivalent de près d’une tonne de CO2 par passager…
Pour moi, l’avion comme moyen de transport n’est pas l’idéal. Par contre, j’ai toujours eu un intérêt fort pour le monde de l’aviation. Enfant, j’étais même fasciné par tout ce qui volait ! Le soir, après l’école, je passais mon temps à construite des machines volantes. Du moins, j’essayais ! Ballons gonflables, voiture volante, j’ai un peu tout tentéJ. Une fois, je me suis même jeté d’un mur avec un espèce de tapis volant. Heureusement, le mur n’était pas haut !
Bref, cet univers me fascine toujours. D’ailleurs, comme vous le savez, j’ai créé un blog sur le voyage en avion : prendrelavion.com. Et un de mes vieux rêves est de passer mon brevet de pilote d’avion privés. Peut-être un jour…
Je vous le confesse, je sens en moins une contradiction entre d’un côté une certaine sensibilité écologique, et de l’autre l’impératif que j’ai parfois de prendre l’avion. Sans parler de cet intérêt pour cet univers-là. Certes, je ne suis pas le seul à vivre cette contradiction, la contradiction, c’est humain.
Il existe bien sûr des moyens pour moins polluer en voyageant : voyager à pied ou en vélo, voyager plus longtemps et bouger moins.
Pour autant, échapper à l’avion est difficile. Cela me fait me poser des questions. Comment gérer cela ?
Et vous, qu’en pensez-vous ? Comment le vivez-vous ?
Consultez la source sur Instinct-voyageur.fr: Voyager pollue je pollue nous polluons…