Dans son étude annuelle baptisée Economic Impact Research, le World Travel and Tourism Council (WTTC), qui regroupe une centaine d’entreprises du tourisme parmi les plus importantes du globe, révèle la liste des pays dont la croissance touristique était la plus forte au monde, en 2012.

Le kurut, fromage traditionnel kirghize - Paul Murhoven/Wikimedia/CC 3.0
En tête de ce palmarès figurent ainsi le Kirghizstan (24,8 % de croissance), l’Azerbaïdjan (+24 %), le Qatar (+19,9 %), le Montenegro (+15,9 %) et Aruba (+15,6%).
Viennent ensuite la Tunisie, le Soudan et le Sud Soudan, la Thaïlande, les Fidji et Singapour (tous autour de 12 % de croissance touristique).

Singapour vue du large - Gary Lawrence
Pour la période 2012-2013, on prévoit que les pays meneurs dans cette même catégorie seront le Gabon (+8,4 %), la Namibie (+7,6 %), Tonga (+7 %), encore le Montenegro (+5,3 %), ainsi que le Cap-Vert, la Thaïlande, Chypre, le Sierra Leone, l’Iran et le Canada (tous autour de 4 % de croissance).
Si on comprend aisément la place qu’occupe le Qatar, en plein développement touristique, qui multiplie les investissements partout dans le monde et dont la capitale Doha est devenue l’un des pôles aéroportuaires majeurs de la planète, que signifient les autres résultats de cette étude?

Le désert du Namib - Crédit: Opeyre/Wikimedia/CC 3.0
D’abord, que la forte croissance de l’industrie du tourisme de certains de ces pays ne signifie pas nécessairement qu’ils sont devenus des destinations dignes d’intérêt pour le commun des voyageurs.
Ainsi, si le Kirgizstan, l’Azerbaïdjan, le Gabon et la Sierra Leone se portent touristiquement si bien, c’est surtout en raison du tourisme d’affaires, vu la présence, réelle ou anticipée, de fortes ressources pétrolières et/ou minières, explique-t-on dans Skift.
Pour leur part, Aruba, la Thaïlande et les Fidji misent depuis longtemps sur le tourisme de loisir, tout comme c’est le cas de la Tunisie, qui a fait un bref retour sur scène l’an dernier avant de revivre une période sombre, dernièrement.

Santiago, au Cap-Vert - Crédit: DuncanCV/Wikimedia/CC 2.0
De son côté, la prolifique cité-État de Singapour attire depuis des décennies un amalgame d’investisseurs et de vacanciers, et sa présence dans ce palmarès ne fait que confirmer la poursuite de sa réussite.
La Namibie, le Cap-Vert et le Montenegro sont de plus en plus recherchés par les voyageurs de loisirs, notamment en raison d’efforts promotionnels et d’une certaine quête de la nouveauté (ainsi que l’afflux important de touristes russes, dans le cas du Montenegro).
Quant à l’Iran, il a beau faire plus souvent la une en raison des incartades de son président, il n’en forme pas moins une destination extrêmement riche, culturellement parlant, et de plus en plus prisée par les bourlingueurs assidus. Présentement visité par 4 millions de personnes par année, l’Iran espère quintupler ces arrivées d’ici 2020.

Peinture de 1669 exposée au palais Hasht-Behesht d'Ispahan, en Iran - Wikimedia
Du reste, l’emprise de plus en plus tentaculaire de la Chine, qui multiplie les investissements partout sur la planète, qui procède à une sorte de colonialisme économique en Afrique et en Asie et dont la classe moyenne émergente voyage de plus en plus, n’est pas étrangère à la croissance touristique de certains des pays de ce palmarès, rappelle Skift.
Enfn, si cette croissance est parfois impressionnante, c’est aussi parce que plusieurs pays cités (le Kirghizstan et l’Azerbaïdjan, pour ne nommer qu’eux) partent littéralement de rien, en matière d’industrie du tourisme.
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Merci à mon auguste collègue Jean-Frédéric Légaré-Tremblay pour m’avoir relayé ces informations.
Consultez la source sur Lactualite.com: Pourquoi les touristes affluent-ils au Kirghizstan en Azerbaïdjan et au Gabon