Cela ne devait pas se passer ainsi. Trois des quatre nouveaux joueurs sensés provoquer plus de concurrence en téléphonie mobile lèvent le drapeau blanc et sont à vendre.
Mobilicity a entrepris des discussions exclusives avec Telus alors que Public Mobile et Wind Mobile cherchent aussi un acheteur. Il n’y a que Vidéotron, cantonné au marché québécois, qui semble en position de résister aux trois géants de la téléphonie mobile canadienne, Rogers, Bell et Telus. Les autres n’y parviennent pas et s’apprêtent à rendre les armes.
C’est le gouvernement fédéral qui a eu l’idée de favoriser la venue de nouveaux joueurs en leur organisant une mise aux enchères spécifique pour de nouvelles bandes passantes. C’était une façon de s’assurer que les trois géants ne raflent pas tout ce qui était disponible. Ces nouveaux concurrents devaient par la suite exercer une pression à la baisse sur les coûts d’utilisation des particuliers et les entreprises.
C’est un échec. Ces joueurs n’avaient pas les ressources financières pour s’attaquer aux trois géants qui contrôlent 88 % du marché. Le Canada retourne donc à la case départ.
Les trois géants argumentent que la concurrence est vive entre eux et qu’ils servent bien les Canadiens. Les coûts d’exploitation sont élevés, le territoire immense, la population clairsemée et les développement techniques exigent constamment de lourds investissements pour mettre leur réseau à niveau.
D’autres vous diront que le Canada est mal desservi, que les services sont plus chers qu’ailleurs et que les frais d’itinérance à l’étranger sont prohibitifs.
Si le plan d’Ottawa de favoriser la création de petits concurrents a échoué, il faudrait peut-être permettre l’arrivée au pays de géants internationaux aux poches pleines et aux grandes ambitions. Bref, déréglementer le marché et abolir les règles de propriété.
Nous en sommes toujours au même dilemme. Selon certains, il faut créer des « champions canadiens », quitte à limiter la concurrence. C’est une noble perspective, mais il faudrait alors se demander pourquoi ces prétendus « champions » ne peuvent pas à leur tour s’implanter sur d’autres marchés et concurrencer les autres géants des télécoms.
La réponse est simple : nos champions ne seraient pas concurrentiels. Ils préfèrent leur petit marché protégé où ils contrôlent les services de télécommunications et une vaste panoplie de médias. Au lieu d’être un joueur mondial, ils choisissent d’être un méga-joueur canadien ou québécois.
Nos entreprises manquent-elles d’ambition ?
Photo : iStock
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