C’est ce samedi, le 20 avril, que sera célébré le Record Store Day, journée soulignant le travail des disquaires indépendants à travers le monde. Pour l’occasion, de nombreux artistes fort intéressants, dont David Bowie, Tame Impala, Paul McCartney, Bob Dylan, Bat for Lashes et Nicolas Jaar font paraître des chanson inédites ou classiques sur des vinyles de collection.
Au Québec, huit disquaires, tous à Montréal, participent à l’événement : le Beatnick, L’Oblique, Le Pick Up, Phonopolis, Primitive, Sonorama, SOUNDCENTRAL et Aux 33 Tours.
Les gens d’Aux 33 Tours présentent d’ailleurs à partir de 19h des prestations acoustiques d’André Papanicolaou, Michel Rivard, Chantal Archambault, Tire le coyote, Alex Nevsky, Groenland et Solids. Pas mal.
Mais vous, voyez-vous encore votre disquaire ? Pour ma part, je dois avouer que je le vois aussi souvent que mon médecin de famille (note du blogueur : je n’ai pas de médecin de famille). C’est pourquoi, dans le numéro de L’actualité du 1er avril, je faisais paraître la lettre ci-dessous.
Et j’ai envie de vous demander, chers amateurs de musique : quel est votre plus beau souvenir de disquaire ? Un disquaire a-t-il déjà changé votre vie ?
Parce que le mien avait bien raison : Belle and Sebastian, c’était non seulement mon genre, mais c’est la musique que je cherchais sans savoir depuis vraiment longtemps…
LETTRE À MON DISQUAIRE
Cher ami, cher disquaire,
Ça fait un bail qu’on ne s’est pas vus, n’est-ce pas ? Un peu honteux, je dois avouer que, comme ces cousins qu’on ne rencontre plus qu’au salon funéraire, ce sont les décès annoncés des chaînes HMV, en Angleterre, et Virgin, en France, qui me poussent à t’écrire. La faillite d’un géant comme HMV, dans le pays qui l’a vu naître il y a 92 ans, ça rend nostalgique.
Disquaire passionné, on te trouvait partout. À la petite boutique où je pouvais simplement entrer et demander : « Qu’est-ce que je devrais écouter ? » Mais aussi dans les grandes chaînes. Je me souviens du disquaire d’une grande surface à qui je dois mon amour pour Belle and Sebastian (« Ce serait vraiment ton genre ») et The Byrds (« Suffit de sortir des compilations, c’est génial »).
Ce n’est pas le piratage qui t’a tué. Ou pas entièrement. C’est plutôt la force d’inertie. Ceux qui achetaient des piles de disques il y a 10 ans achètent maintenant des flots de MP3. Vois-tu, tu as le malheur de ne pas être assis sur mon canapé. Quand j’ai une heure à tuer et que tu es dans le coin, j’entre sans hésiter, mais je ne sors plus de mon salon pour atterrir dans ta boutique. Et puis, les
disques… je ne sais plus où les ranger !Je suis tout de même un principe. Que tu prennes ta part des profits, toi, une personne qui respire et est capable de me surprendre, ça va. Mais que la grosse machine en fasse autant, c’est plus dur à accepter. Alors, avant d’acheter un disque, je fouille un peu.
Le groupe a-t-il une page Bandcamp ? Puis-je acheter directement à l’artiste ? Si c’est le cas, je suis même prêt à payer deux ou trois dollars de plus. Ça ne sauvera pas ton emploi, mais ça aide, à tout le moins, un artiste à vivre.
Soyons réalistes, cher disquaire, nous ne nous reverrons probablement pas. J’en suis le premier peiné. Je souhaite que bientôt quelqu’un sur le Web trouve la formule, celle qui te permettra de me dire de nouveau : « Connais-tu ça ? Je pense que ça va te plaire. »
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