Il n’est pas question de surf ici, mais du « comportement provocateur et bruyant », de l’« alcoolisme » et du « manque de respect » des jeunes backpackers français en Australie. Si si, vous avez bien lu.
On le savait déjà, les Français sont de mauvais hôtes. On le rabâche depuis plusieurs années maintenant, à chaque fois qu’une étude vient montrer que les touristes en visite à Paris – et parfois dans le reste de l’Hexagone – sont mécontents de l’accueil qui leur est réservé : impolis et peu serviables, voilà l’image qui en ressort globalement.
Mais il semble que les Français sont aussi de mauvais touristes à l’étranger. Des études internationales consacrent régulièrement les Français « pires touristes du monde ». Le tableau dressé est peu reluisant : pingres, le touriste français rechigne souvent à laisser un pourboire, feignant de ne pas savoir que, hors de France, cela se fait ; râleur, comme à la maison ; impoli ; peu apte à faire l’effort de tenter de s’exprimer dans la langue locale, ou tout au moins en anglais.
22.000 « furieux » en Australie ?
Mais ce n’est pas de cela qu’il est question, car la situation est particulière en Australie. 22.000 jeunes Français sont présents actuellement sur le territoire australien avec un « Working Holiday Visa ». Le fameux sésame qui permet de faire des petits jobs pendant quelques mois. Et leurs excès ne passent pas inaperçus. A tel point que le Consul de France à Sydney a estimé nécessaire de taper du poing sur la table. Dans une lettre ouverte à ses compatriotes (commentée sur le site LeMonde.fr), il déplore :
« Comportement provocateur et bruyant, alcoolisme, manque de respect pour la police et les autorités. [...] Si elles restent minoritaires, ces attitudes peuvent avoir des répercussions sur l’ensemble de la communauté française en Australie, et pénaliser fortement les jeunes gens titulaires de visas vacances travail dans leur recherche d’un emploi ».
Et il ajoute :
« N’hésitez pas à sensibiliser les jeunes Français autour de vous au comportement qui est attendu d’eux, dans un pays où l’honnêteté et le respect des valeurs et des autorités sont d’une importance primordiale ».
La spécialité des ces backpackers serait le vol à l’étalage dans les supermarchés. En 2011 par exemple, pas moins de 20 ressortissants français ont été arrêtés pour vol, en deux mois seulement !
Tandis qu’au début de l’année, un jeune « crétin irrespectueux » – ce sont les propre mots de la police pour décrire cet individu – avait jugé bon de s’en prendre au fameux cénotaphe de Martin Place, sur la place centrale de Sydney.
Le journal en ligne français « Le Petit Journal » avance l’explication suivante : beaucoup de jeunes Français arrivent mal préparés à la réalité australienne et doivent faire face au coût élevé de la vie et à la rude concurrence entre les backpackers pour trouver un job.
Le porte-parole du Consul de France a lui une explication qui semble plus convaincante :
« Parfois, les jeunes ne se comportent pas bien quand soudain ils ont la liberté et sont loin de leur famille ».
Mais assez de “self-french bashing” !
Au-delà du procédé – hautement contestable ? – de mettre dans le même sac tous les Français à l’étranger, rassurons-nous avec ceci : les autorités chinoises déplorent le comportement des jeunes touristes Australiens sur son territoire, les accusant de cracher plus que la moyenne sur l’espace public. « La même chose peut arriver aux jeunes Australiens en visite à Bali ou en Chine », tempère ainsi le porte-parole du Consul de France en Australie.
Et en Chine d’ailleurs, on fait aussi sa propre auto-critique : il y a quelques jours, la presse chinoise s’est fait l’écho d’un débat sur internet. Un jeune touriste chinois de 14 ans avait eu la mauvaise idée de s’en prendre à un monument égyptien à coup de graffiti : le corps du Dieu Amon à l’extérieur du sanctuaire d’Alexandre le Grand. Rien de méchant toutefois : « Ding Jinhao en visite ici ». Mais suffisant tout de même pour conduire des milliers d’internautes et des journalistes à s’interroger et à remettre en question le comportement des ressortissants chinois à l’étranger.
« Dans la plupart des lieux touristiques en Chine il y en a (des graffitis). A l’étranger, tout le monde sait que c’est une honte de faire ça, pourquoi ne le sait-on pas en Chine ? »,
questionne par exemple un journaliste chinois cité par Le Monde.
On le voit, être un « bon » ou un « mauvais » touriste, c’est relatif et cela dépend plus des individus que de la nationalité. Qu’en pensez-vous ?
Photos : mzs33, Sebastian Anthony, Doug Beckers / Flickr cc.
Consultez la source sur Liligo.fr: En Australie les jeunes Français font des vagues