Le maire par intérim de Laval, Alexandre Duplessis, a pris exemple sur son homologue de Toronto en esquivant les questions des journalistes jeudi. À la différence de Rob Ford, il n’y a point de crack dans sa besace, mais combien d’enveloppes brunes?
Selon l’agent officiel du PRO des Lavallois, Jean Bertrand, M. Duplessis a accepté en toute connaissance de cause de servir de prête-nom. Ses dons à son propre parti étaient remboursés en argent comptant par des firmes de génie conseil. Idem pour les quatre membres du comité exécutif (Basile Angelopoulos, Sylvie Clermont, Benoit Fradet et Jocelyne Guertin) et une vingtaine de conseillers depuis 1997.
Le témoignage de Me Bertrand à la commission Charbonneau achève ce qu’il restait de crédibilité aux conseillers qui ont survécu à la mort du PRO et à la démission de Gilles Vaillancourt, en novembre dernier. «Ils le savaient que c’était illégal, mais ils le faisaient quand même», a dit M. Bertrand.
Tous les conseillers, à trois exceptions près, ont carburé à l’argent des firmes de génie conseil car ils n’aimaient pas payer de leurs poches les dons au PRO. En moyenne, les ingénieurs injectaient de 40 000 $ à 60 000 $ dans cette forme inédite de développement des affaires. Durant les années d’élections, la caisse occulte du PRO pouvait gonfler à 150 000 $ (en plus du budget officiel qui pouvait monter à plus d’un million).
À la lumière du témoignage de Jean Bertrand, on comprend pourquoi le maire Duplessis a manœuvré en coulisses, au sein de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), pour convaincre le lobby d’exiger une suspension des travaux de la commission l’automne prochain, pour la durée de la campagne électorale.
M. Duplessis souhaitait que les citoyens puissent faire leur choix «en toute quiétude». Quelle sinistre farce de la part de ce politicien inexpérimenté, parfait dauphin de Gilles Vaillancourt, qui semble incapable de faire un pas sans se mettre les pieds dans la bouche. Heureusement que le président de l’UMQ, Éric Forest, l’a poliment remis à sa place.
L’opposition réclame maintenant la mise en tutelle de la Ville. Le ministre des Affaires municipales, Régions et Occupation du territoire (MAMROT), Sylvain Gaudreault, a dit qu’il revenait au maire Duplessis de s’expliquer aux Lavallois.
L’administration Duplessis évoque le prétexte commode des audiences de la commission Charbonneau pour refuser de commenter la situation. Des élus seront d’ailleurs appelés à témoigner à la commission d’ici la relâche estivale, à la fin juin.
Les explications que M. Duplessis pourrait fournir ne changeront rien, ou si peu, au portrait d’ensemble. Il est indigne de son intérim.
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