De plus en plus de voyageurs profitent de leurs déplacements d’affaires pour prendre des vacances, jouer les touristes ou, mieux encore, emmener leur conjoint ou leur famille avec eux.
Dans un cas comme dans l’autre, ils combinent donc business et leisure, alias le bleisure, une forme de tourisme qui gagne encore et toujours en popularité, et qui compte plusieurs variantes.
Ainsi, pendant que le voyageur d’affaires vaque à ses occupations professionnelles, sa famille peut visiter et découvrir une ville, relaxer à la piscine de l’hôtel, passer l’après-midi à la plage ou se détendre au spa, avant que tout le monde se retrouve au restaurant, le soir.
Qu’on soit seul ou en famille, il est aussi possible de devancer son départ ou retarder son retour, avant ou après un congrès par exemple, pour s’offrir trois jours d’exploration, monter à bord d’un bateau de croisière ou louer une voiture pour deux semaines.
Même lors de déplacements qui ne comptent que peu de temps libre, les voyageurs d’affaires sont désormais trop bien informés pour ne pas vouloir jeter un coup d’oeil, ne serait-ce que quelques heures, sur ce qu’il y a à voir et à faire autour de leur hôtel. Et au lieu d’être stationnés pendant 3 jours dans un établissement hôtelier à l’aéroport, ils préfèrent ceux qui sont situés près de l’action, pour tâter le pouls des lieux.
Maintenant qu’on peut être joignable presque partout sur Terre, une autre forme de bleisure a aussi vu le jour: ainsi, ceux qui ne peuvent se permettre de prendre de vraies vacances, faute de temps et de disponibilité, font parfois le choix de partir une semaine en famille en s’aménageant une demi-journée de boulot par-ci, par-là.
Bref, le bleisure est une belle façon de concilier les exigences d’une carrière prenante et les obligations familiales, surtout depuis l’avènement des vols à bas tarifs, qui rend envisageable et plus abordable la perspective de partir à plusieurs, mais aussi depuis que les voyageurs assidus (frequent flyers) disposent de plus en plus de milles aériens, qu’ils utilisent tantôt pour acheter un billet d’avion supplémentaire, tantôt pour obtenir un surclassement hôtelier.
Peu importe la forme que prend le bleisure, tout le monde en sort gagnant: le voyageur d’affaires dont le billet d’avion, plusieurs nuitées et certaines dépenses sont déjà défrayés; sa famille qui profite de ses déplacements pour découvrir une destination; et enfin cette même destination et le transporteur, qui ont droit à davantage de retombées.
Au surplus, l’employeur qui prévoyait payer un billet en classe affaires à son employé peut s’en trouver dégagé, si celui-ci préfère ne pas se prévaloir de cette politique pour partir à deux ou à quatre, ou s’il désire arriver plus tôt à destination, pour avoir le temps de s’adapter au décalage horaire.
D’année en année, l’industrie du tourisme s’adapte toujours mieux à la réalité du bleisure, en ajoutant à son offre des services dédiés au conjoint ou à la famille de l’hôte: restauration gastronomique ou repas gratuits pour enfants, rabais progressifs pour des nuitées additionnelles, instauration de clubs pour jeunes, forfaits de visites au musée ou ailleurs, etc.
Évidemment, un minimum de services hôteliers est également prévu pour le voyageur corporatif, à commencer par le Wi-Fi gratuit, un centre d’affaires avec télécopieur et imprimante, un service de restauration 24 h/24, etc.
C’est d’ailleurs dans cet esprit que des complexes de villégiature, qui visent traditionnellement une clientèle de vacanciers, se mettent à courtiser certaines catégories de voyageurs d’affaires en leur offrant davantage de services corporatifs (salles de réunion, services de vidéoconférence et de traiteur, etc.).
C’est ainsi que la chaîne à l’origine du concept du tout-compris, le Club Med, dispose de 30 villages dotés d’infrastructures et de services pour les séminaires et réunions d’affaires, ou que d’autres groupes hôteliers, versés dans la clientèle de loisir, se redéfinissent pour répondre à cette nouvelle réalité, comme vient de le faire Pullman, la branche haut de gamme du groupe Accor.
Enfin, des destinations associées aux vacances d’agrément développent également le créneau du bleisure, en incitant les organisateurs d’événements corporatifs et de congrès à les envisager. C’est notamment le cas de Cancun et d’Orlando, où il va de soi qu’une famille entière peut se tenir occupée pendant une semaine, pendant que l’un des parents travaille…
Pour plus de détails sur le bleisure, consultez cet article du Réseau de veille en tourisme de l’UQÀM, publié l’an dernier.
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